La protection de
l'environnement est assurée par les services de l'Etat : d'une part,
en application de dispositions réglementaires européennes concernant
les produits chimiques, directement applicables dans les états
membres et remplaçant les directives antérieures peu efficaces ; et,
d'autre part, par la mise en oeuvre de dispositions fiscales visant
à réduire la production de déchets et d'émissions polluantes dans
l'atmosphère.
Contexte international (Convention de Rotterdam)
La convention de Rotterdam
sur la
procédure de consentement préalable applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce
international, signée le 11 septembre 1998 par la Communauté
européenne, a été mise en application par le règlement n° 689/2008 concernant
l'importation et l'exportation des produits dangereux
Principe
de la procédure CIP
La convention régit
les importations et exportations de certains produits chimiques et
pesticides dangereux. Le principe fondamental sur lequel la
convention repose est le consentement préalable en connaissance de
cause (procédure CIP). Dans le cadre de la convention, cela signifie
qu'un produit chimique visé par la convention ne peut être exporté
qu'avec le consentement préalable de l'importateur. La convention
instaure une procédure pour connaître et faire connaître les
décisions des pays importateurs et mettre ainsi en œuvre le principe
du CIP dans le commerce international des produits chimiques. Elle
prévoit des dispositions exigeant des informations détaillées
relatives aux produits pour que cette décision soit prise après
avoir pris connaissance des propriétés et des effets des produits
notamment sur la santé humaine et sur l'environnement.
Champ
d'application de la CIP
La convention s'applique aux
produits chimiques interdits ou strictement réglementés et aux
préparations pesticides extrêmement dangereuses. Actuellement, plus
de 30 produits chimiques sont soumis à la procédure de CIP.
Néanmoins,
certains produits sont exclus du champ d'application,
à savoir :
-
les stupéfiants et les substances psychotropes
;
-
les matières radioactives ;
-
les déchets ;
-
les produits pharmaceutiques ;
-
les armes chimiques ;
-
les produits chimiques utilisés comme additifs
alimentaires ;
-
les produits alimentaires ;
-
les produits importés en petites quantités
importés aux fins de travaux de recherche
ou analyse, ou par un particulier pour son usage personnel.
Importations/exportations
|
|
Importations de produits dangereux
Chaque
Partie doit préciser si elle donne son consentement ou non à
l'importation sur son territoire des produits chimiques/pesticides
dangereux visés par la convention. Il est possible de n'autoriser
l'importation que sous certaines conditions précises. Les décisions
provisoires sont aussi acceptées. Toute Partie qui n'autorise pas
l'importation d'un produit chimique ou qui ne l'accepte que sous
certaines conditions, doit faire en sorte que toute importation du
produit quelle qu'en soit la provenance ainsi que la production
nationale pour la consommation intérieure sont soumises aux mêmes
conditions.
Exportations de produits dangereux
Toute Partie
exportatrice doit, bien évidemment, respecter les décisions des
autres Parties relatives à l'autorisation de l'importation des
produits. L'exportation d'un produit est interdite à destination
d'une Partie qui n'a fourni aucune réponse ou qui n'a communiqué
qu'une réponse provisoire concernant l'importation de ce produit.
Néanmoins, il existe des exceptions, par exemple le produit peut
être exporté si la Partie importatrice a donné son consentement
explicite pour le produit en question. Le produit exporté qui est
interdit ou strictement réglementé par les dispositions de la
Convention doit être accompagné d'une notification d'exportation et
la Partie importatrice doit aussi accuser réception du produit. La
convention prévoit des dispositions relatives aux renseignements
devant accompagner les produits chimiques comme les règles
concernant l'étiquetage.
En pratique, si le
produit est énuméré dans l'annexe I du règlement n° 689/2008
concernant les exportations et importations de produits chimiques
dangereux, un numéro de référence d'identification actif doit être
mentionné dans la case 44 de la déclaration en douane ( DAU). Le
tarif intégré communautaire (TARIC) rappelle ces obligations dans la
rubrique "restrictions".
Les bureaux de douane peuvent vérifier le
statut du numéro de référence d'identification dans la base de
données EDEXIM (European Database Export Import of
Dangerous Chemicals), faire un prélèvement d'échantillons
conformément aux dispositions de l'alinéa
R521-2 du code de l'environnement,
et exiger la présentation des documents prévus. L'absence
de mention de ce numéro de référence
dans une déclaration de produit dangereux est
considérée comme une importation ou une exportation
sans déclaration de produit prohibé et peut être sanctionnée
comme délit douanier conformément aux
dispositions des articles 38, 414 et 426-2 du code des douanes, exposant
en outre l'opérateur à des sanctions pénales
conformément aux dispositions de l'alinéa
R521-2-14 du code de l'environnement.
Principe
du réglement REACH
Le réglement
1907/2006 modifié, dit règlement REACH
(Registration, Evaluation
and Authorisation of Chemical), vise à assurer un niveau élevé
de protection de la santé humaine et de l'environnement, y compris
la promotion de méthodes alternatives pour l'évaluation des dangers
liés aux substances, ainsi que la libre circulation des substances
dans le marché intérieur tout en améliorant la compétitivité et
l'innovation. Ce texte prévoit des dispositions relatives aux
substances et aux préparations, au sens de l'article 3. Ces
dispositions sont applicables à la fabrication, à la mise sur le
marché ou à l'utilisation de ces substances, telles quelles ou
contenues dans des préparations ou des articles et à la mise sur le
marché des préparations. Le règlement REACH repose sur le principe
qu'il incombe aux fabricants, aux importateurs et aux utilisateurs
en aval de veiller à fabriquer, mettre sur le marché ou utiliser des
substances qui n'ont pas d'effets nocifs pour la santé humaine ou
l'environnement. Ses dispositions reposent sur le principe de
précaution.
Une période
transitoire a été mise en oeuvre lors
de l'entrée en vigueur du règlement au 1er juin 2007 ; la
première étape de cette période
transitoire s'est achèvée le 30 novembre 2010 avec
: un
pré-enregistrement d'environ 140
000 produits publiés sur le site de l'agence
européenne des produits chimiques (ECHA)
;
la publication d'une liste de produits exempts de la
procédure d'enregistrement (annexes IV et V)
; la création d'un début de liste de soumis à la procédure d'autorisation
(annexe XIV) ; et la publication une liste de produits interdits (annexe
XVII). La fin de la période transitoire et l'application
totale des dispositions du règlement REACH est
prévue pour l'année 2018.
Procédures REACH
- L'enregistrement
est une procédure administrative de déclaration à l'agence
européenne (ECHA), soutenue par un dossier
technique dont le contenu et
la complexité varient avec la quantité et la dangerosité de la
substance concernée.
-
L'évaluation
présente plusieurs aspects : l'évaluation des propositions
d’essais par l’agence, l'évaluation de la conformité des
dossiers
d’enregistrement par l’agence et l'évaluation des substances par
les Etats membres (coordination par l’agence).
-
L'autorisation
concerne une utilisation précise de l'une des substances
"interdites" listées à l'annexe XIV
-
La restriction
applique à chacune des substances dangereuses listées en annexe
XVII.
Contrôles des substances, mélanges
et articles dangereux
L'annexe XIV du
réglement REACH est intitulée "Substances soumises
à autorisation" ; et l'annexe XVII
, modifiée par le réglement 552/2009, «Restrictions applicables à la fabrication, à la mise sur le
marché et à l’utilisation de certaines substances dangereuses et de
certains mélanges et articles dangereux».
La prochaine
étape de la période transitoire d'application
du règlement REACH est l'enregistrement obligatoire,
à compter du 1er décembre 2010, de toute
substance (non pré-enregistrée), dont la
production ou l'importation est supérieure à
1000 tonnes par an, sous forme de produit, de mélange
ou d'article ; ou supérieure à 100 tonnes
par an s'il s'agit d'une substance présentant
des risques pour l'environnement (risques R50-R53) ; ou encore
supérieure à 1 tonne par an s'il s'agit
d'un produit dangereux pour la santé (classé
CMR 1 & 2).
Des contrôles
visant à rechercher la présence de produits non
enregistrés ou dangereux sont donc susceptibles
de porter sur toute
marchandise mise à la consommation et susceptible de contenir ces
substances, y compris les marchandises importées.
Des instructions ont été communiquées
aux administrations concernées par circulaire
interministérielle du 30 mars 2010
. Cette circulaire vise à poursuivre les
actions de contrôle interministérielles
coordonnées de la réglementation des produits
chimiques. Elle a instauré la réalisation
de contrôles thématiques spécifiques
à compter du 1er décembre 2010.
Ceux-ci sont abordés dans les fiches annexées
à cette circulaire publiée sur le site
internet du ministère de développement
durable, mais ces fiches ont caractère confidentiel. En
ce qui concerne le rôle de la douane, cette
circulaire précise :
"S'agissant de la DGDDI,
en vue des contrôles des flux de substances chimiques
et des produits susceptibles d'en contenir à
l'importation et à l'exportation lors d'échanges
avec les pays non membres de l'Union européenne,
elle met en oeuvre les procédures et les pouvoirs
qui lui sont conférés par le code des
douanes".
En effet,
vu les
articles 38, 414 et 426 du code des douanes, l'administration
des douanes dispose de moyens juridiques pour sanctionner,
soit l'importation ou l'exportation sans
autorisation de substances dangereuses reprises à
l'annexe XIV, soit l'importation ou l'exportation illicite de substances interdites
relevant de l'annexe XVII
(ou de préparations
contenant ces substances). Toutefois, l'application
de ce règlement REACH nécessite la création
de renvois adaptés dans les rubriques du TARIC,
ainsi que la publication de textes réglementaires
au
niveau national. Vu le site internet de la douane, ceci
a fait partie
des travaux en groupe de travail
du prochain forum douane-entreprises.
Principe du règlement CLP
Le règlement
1272/2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à
l'emballage des substances et des mélanges, dit réglement CLP
(Classification, Labelling, Packaging) complète le règlement
REACH. Il a pour objet d'assurer un
niveau élevé de protection de la santé humaine et de
l'environnement, ainsi que la libre circulation des substances, des
mélanges et des articles visés, en :
- harmonisant les
critères de classification des substances et des mélanges, ainsi
que les règles relatives à l'étiquetage et à l'emballage des
substances et des mélanges dangereux ;
- prévoyant
l'obligation pour : les fabricants, les importateurs et les
utilisateurs en aval de procéder à la classification des
substances et des mélanges mis sur le marché ; les fournisseurs
d'étiqueter et d'emballer les substances et les mélanges mis sur
le marché ; les fabricants, les producteurs d'articles et les
importateurs de procéder à la classification des substances non
mises sur le marché qui sont soumises à l'obligation
d'enregistrement ou de notification en vertu du réglement
1907/2006 modifié ;
- prévoyant
l'obligation pour les fabricants et les importateurs de substances
de notifier à l'Agence les classifications et les éléments
d'étiquetage qui ne lui ont pas été transmis dans le cadre d'une
demande d'enregistrement soumise conformément au réglement
1907/2006 modifié ;
- établissant une
liste de substances avec leurs classifications et éléments
d'étiquetage harmonisés au niveau communautaire, à l'annexe VI,
partie 3 ;
- établissant un inventaire des classifications et des
étiquetages de substances, constitué de toutes les notifications,
déclarations, classifications et éléments d'étiquetage harmonisés
visés aux points c) et d).
Le règlement CLP a été modifié
aux fins de son adaptation au progrès technique et scientifique, par
le règlement n° 790/2009 qui comporte en
annexe I une liste de 2702 produits
constituant une mise à jour de la
liste des substances concernées, avec leurs classifications et éléments
d'étiquetage harmonisés au niveau communautaire.
N.B.
Cette liste a été convertie en une base
de données des produits
soumis à étiquetage, pour être plus lisible.
L'Inventaire C&L public est une base de
données importante contenant des
informations relatives à la classification
et à l'étiquetage des substances notifiées
disponibles sur le marché européen. Elle
fournit aussi une liste des substances qui
présentent une classification et un
étiquetage harmonisés conformément à
l'annexe VI du règlement CLP. Cette base de données contient des informations relatives à la classification et à l'étiquetage concernant les substances enregistrées et ayant fait l'objet d'une notification, reçues des fabricants et des importateurs. Elle comprend également la liste des classifications harmonisées. La base de données est régulièrement mise à jour par l'ajout de nouvelles notifications actualisées. Toutefois, les notifications mises à jour ne peuvent pas faire l'objet d'un signalement spécifique, car les notifications classifiées de la même manière sont agrégées en vue de leur affichage.
Vu le
paragraphe de la circulaire
interministérielle indiquée ci dessus,
les contrôles des services des douanes (et des
autres services de l'Etat concernés) ont commencé
également le1er décembre 2010.
La taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP)
|
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Principe de la TGAP
Une taxe générale sur
les activités polluantes (TGAP) est due par les personnes physiques
ou morales exerçant une activité concernant :
- les installation
d'élimination par stockage ou par incinération de déchets ménagers et assimilés,
- les installation
d'élimination de déchets industriels spéciaux par incinération,
coincinération, stockage, traitement physico-chimique ou
biologique non exclusivement utilisée pour les déchets que
l'entreprise produit ou toute personne qui transfère ou fait
transfére
- le transfert de
déchets vers un autre Etat en application du règlement (CE) n°
1013 / 2006 du 14 juin 2006 ;
- les installations
d'incinération d'ordures ménagères ;
- les lubrifiants
susceptibles de produire des huiles usagées ;
- les huiles et des
préparations lubrifiantes, autres que celles mentionnées au a,
produisant des huiles usagées dont le rejet dans le milieu naturel
est interdit ;
- les huiles et des
préparations lubrifiantes à usage perdu, autres que les : huiles
pour moteur deux-temps, les graisses utilisées en système ouver,
les huiles pour scies à chaînes et les huiles de démoulage /
décoffrage ;
- les préparations
pour lessives, y compris des préparations auxiliaires de lavage,
ou des produits adoucissants ou assouplissants pour le linge
relevant respectivement des rubriques 34022090, 34029090 et
38091010 à 38099100 du tarif douanier ;
- les matériaux
d'extraction de toutes origines se présentant naturellement sous
la forme de grains ou obtenus à partir de roches concassées ou
fractionnées, dont la plus grande dimension est inférieure ou
égale à 125 millimètres et dont les caractéristiques et usages
sont fixés par décret ;
- les rejets dans l'atmosphère résultant d'activités
industrielles faisant courir, par leur nature ou leur volume, des
risques particuliers à l'environnement ;
- les imprimés
papiers et des papiers à usage graphique.
Exonérations de la TGAP
Sont exonérées de la
TGAP; dans la limite de 20 % de la quantité annuelle totale de
déchets reçus par installation, les réceptions de matériaux ou
déchets inertes. Sont considérés comme déchets inertes les déchets
qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune
autre réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et
ne détériorent pas d'autres matières avec lesquelles ils entrent en
contact, d'une manière susceptible d'entraîner une pollution de
l'environnement ou de nuire à la santé humaine.
Textes en vigueur sur la fiscalité
des déchets
-
Articles 265 à 268 du Code des douanes sur Legifrance
(version au 1er juin 2010) : Taxes
intérieures
-
Circulaire du 19 janvier 2010 publiée au Bulletin
oficiel des douanes n° 6162 :Fiscalité
de l'énergie et de l'environnement
-
Circulaire du 6 avril 2010 publiée au Bulletin
oficiel des douanes n° 6277 : Taxe
générale sur les activités polluantes
Déclaration en
douane des déchets
Les déclarations
sont annuelles. L’absence de dépôt d’une
déclaration à la date prévue est
sanctionnée par les dispositions de
l'article
410
du code des douanes (amende de 300
à 3000 euros),
ou par celles de l'article
411.1
du code des douanes si cette omission
a pour but ou pour effet de ne pas payer la TGAP (amende comprise entre une et deux fois le montant des
droits et taxes éludés ou compromis).
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mise à jour en mai 2024
©
Albert Castel Avril 2010
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