TECHNIDOUANES

Expertises techniques des produits industriels contrôlés par l'administration des douanes

 

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classement tarifaire

EXPERTISES DOUANIERES

Classement tarifaire

Tariff classification

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L'expert de Technidouanes indique et justifie dans un rapport technique détaillé le classement tarifaire d'une marchandise qu'une entreprise va devoir déclarer en douane ; ou qu'une entreprise a déclarée dans les trois années qui précédent, soit pour obtenir le remboursement du droit de douane en cas d'erreur de déclaration défavorable à l'entreprise, soit pour assurer sa défense en cas de contentieux consécutif à un contrôle douanier a posteriori.

Le classement tarifaire des marchandises importées (appelée aussi espèce tarifaire) correspond à la sous-position de la nomenclature douanière déterminant le taux de droit de douane qui leur est applicable lors de leur déclaration à un bureau de douane, ainsi que la manière dont elles seront traitées à des fins statistiques. Dans le cas de produits industriels qui présentent des difficultés d'interprétation de la nomenclature, une expertise technique est souvent nécessaire pour déterminer leur nature exacte et leur fonction et obtenir un avis motivé sur leur classement.

En France, l'administration des douanes dispose de 11 laboratoires répartis sur tout le territoire national contestant environ 5000 déclarations en douane par an, ce qui entraîne systématiquement des contentieux dont les risques sont la confiscation de la marchandise, une amende et un rappel de droits de douane sur trois ans.

 

   L'espèce tarifaire

 

 

Au niveau international, toutes les marchandises sont classées par sections, chapitres, positions à 4 chiffres et sous-positions à 6 chiffres dans la nomenclature de l'Organisation mondiale des douanes appelée Système harmonisé de codification et désignation des marchandises, qui comporte des notes explicatives et font l'objet d'avis de classement. Dans le cas de l'Union européenne, les marchandises sont classées, à  partir de ce "Système harmonisé", dans la Nomenclature combinée au moyen de positions à 8 chiffres, et dans le Tarif intégré communautaire (TARIC) par des sous-positions à 10 chiffres.

Les marchandises importées et exportées doivent être déclarées avec l'indication de la sous-position de la nomenclature dont elles relèvent. Ce classement tarifaire, appelé aussi espèce tarifaire, détermine le taux de droit de douane qui leur est applicable ainsi que la manière dont elles seront traitées à des fins statistiques.

 

Le système harmonisé (SH)

La nomenclature du système harmonisé de codification et désignation des marchandises est répartie en sections, chapitres, positions et sous-positions. Elle comprend des dispositions préliminaires, des notes complémentaires de section ou de chapitre et des notes de sous-positions. Elle est complété par des notes explicative et des avis de classement. La nomenclature du système harmonisé peut être consultée sur le site internet de l'organisation mondiale des douanes (OMD):

    

La nomenclature combinée (NC)

La nomenclature combinée du tarif douanier commun permet de désigner les biens et les marchandises de manière à satisfaire à la fois aux exigences statistiques du commerce extérieur de Communauté et du tarif douanier commun. Elle comprend également des dispositions préliminaires, des notes complémentaires de section ou de chapitre et des notes de sous-positions. Chaque sous-position de la NC est dotée d'un code à huit chiffres, appelé Code NC accompagné d'un libellé. Cette nomenclature est complétée par des Notes explicatives.

   

Le tarif intégré communautaire (TARIC)

Le TARIC, base de données multilingue des tarifs douaniers accessible en ligne, contient toutes les mesures liées à la législation tarifaire, commerciale et agricole de la Communauté. En intégrant et en codant ces mesures, le TARIC assure leur application uniforme par l'ensemble des États membres et donne à tous les opérateurs économiques une vision claire des mesures à prendre à l'importation ou à l'exportation de marchandises. Le TARIC permet également de collecter des statistiques concernant ces mesures au niveau communautaire.

 

 

  Le système ICS  

 

 

Depuis le 1er janvier 2011, les déclarations sommaires d’entrée à l’importation prévues par l’Import Control System (ICS) sont obligatoires en application du code des douanes communautaire (modernisé) publié par le règlement n° 450/2008 du Parlement et du Conseil du 23 avril 2008. Ces informations sont communiquées au point d'entrée en Union européenne par voie informatique au moyen d'un message appelé ENS. L'objectif est d'assurer un contrôle de sûreté-sécurité sur les importations.

Ces dispositions suivent la norme SAFE de l’organisation mondiale des douanes (OMD) qui recommande une transmission des données par voie électronique, un recours généralisé à l’analyse de risque par les services douaniers, des contrôles de sûreté-sécurité au pays d’exportation et la mise en place d’un partenariat avec les opérateurs concernant le commerce légitime (statut d’OEA) :

  • la sûreté concerne les armes, explosifs, biens à double usage, produits biologiques, radiologiques, nucléaires, ou toutes matières utilisables à des fins terroristes ou criminelles ;
  • la sécurité concerne les marchandises susceptibles de nuire à la santé (humaine ou animale), au commerce (contrefaçons), ou à l’environnement.

La norme SAFE prévoit des dizaines de renseignements à fournir dans les déclarations d’entrée et de sortie, dont deux permettront à la douane d’identifier la marchandise, à savoir :

  • le « code spécifiant un type de marchandises à des fins douanières, de transport, statistiques ou autres fins officielles (terme général) » ;
  • la « description en termes simples de la nature d’une marchandise, suffisante pour l’identifier à des fins douanières, de transport, ou statistiques ».

Les modalités de mise en oeuvre du système ICS ont été précisées par circulaire du 10 novembre 2010 publiée au bulletin officiel des douanes n° 6878. Ce texte invite les opérateurs à communiquer, soit le code à quatre chiffres de la position du système harmonisé de codification et désignation des marchandises (SH4), soit le code à chiffres de la sous-position (SH6) qui précise mieux la nature de la marchandises.

La mention du code SH à six chiffres (SH6) dans les messages ICS et ECS est devenue obligatoire depuis la mise en oeuvre du Code des douanes de l'Union en 2016.

Une description laconique ou peu explicite d’une marchandise, ou encore une contradiction avec le classement tarifaire indiqué dans la déclaration, fera craindre la présence d’une marchandise « à haut risque » et suscitera un contrôle de la part des douanes lors de la déclaration : contrôle documentaire, visite physique, prélèvement d’échantillon (ou de documentation) en vue d’une expertise ; ce qui retardera de plusieurs jours la délivrance du bon à enlever.

 

  

   Le contrôle des marchandises

 

 

Les bureaux de douane ont le pouvoir d'effectuer des contrôles sur l'espèce, l'origine, la valeur d'une marchandise dès l'instant qu'une déclaration a été validée, conditionnant la délivrance du bon à enlever (contrôles ex-ante), puis pendant 4 mois à partir de la date de déclaration (contrôles ex-post de 1er niveau). Les directions régionales (services régionaux d'enquête) et la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) remontent dans le temps jusqu'à trois ans (contrôles ex-post de 2ème niveau). La fausse déclaration est une infraction  considérée comme une contravention par l'article 412 du code des douanes ; elle constitue un délit douanier sanctionné par l'article 414 du code des douanes dès lors qu'elle a pour but ou pour effet d'éluder une mesure de prohibition.

L'espèce tarifaire peut être déterminée par expertise technique. En revanche, l'origine et la valeur sont difficilement prouvées par l'analyse compte tenu de la complexité de ces deux critères. Quant aux contrefaçons, leur présence est constatée par des experts sollicités par les agents des douanes et confirmée par les propriétaires des droits ayant sollicité l'intervention des douanes, lors contrôles à l'importation, à l'exportation, ou à la circulation.

L'administration des douanes se fait assister sur le plan scientifique par un service commun aux deux ministères des finances, placé sous la double tutelle de la direction générale des douanes et droits indirectes et de la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes. Ce service à compétence nationale, appelé service commun des laboratoires (SCL), effectue des analyses physico-chimiques d'échantillons de marchandises ; ainsi que des expertises sur dossiers en vue de l'application des règlements européens, ou de l'application du codes des douanes ou du code de la consommation à la demande de ses deux directions générales de tutelle (DGDDI et DGCCRF), ou de leurs services extérieurs.

En cas de contestation sur l'espèce, l'origine ou la valeur d'une marchandise, soit lors d'un contrôle, soit lors d'une visite domicilaire,l'administration des douanes procède à un prélèvement d'échantillons destiné à l'analyse par le service commun des laboratoires ou à l'examen par tout autre expert de son choix. Lorsqu'une marchandise, en raison de son poids, de ses dimensions, de sa valeur, de sa nature ou de la trop faible quantité de produit, ne peut, sans inconvénient, faire l'objet d'un prélèvement de quatre échantillons, quatre exemplaires de plans, de dessins, de photographies ou de tous autres documents permettant d'identifier la marchandise contrôlée. L'administration des douanes peut en outre faire valoir son droit de communication de tous documents se rapportant aux opérations réalisées en périodes non prescrites en vue d'expertises des marchandises concernées.

En pratique, les laboratoires du SCL sont saisis à l'initiative des agents des douanes dans le cadre de leurs attributions par l'envoi d'échantillons ou de documents constituant des "demandes d'analyse", principalement pour une vérification de l'espèce tarifaire d'une marchandise, ou pour l'identification de stupéfiants et autres produits illicites. Ils sont très peu invités à se prononcer dans des affaires de contrefaçon car l'expertise des objets litigieux appartient en priorité au détenteur de la marque, du modèle ou du brevet. En revanche, ils sont systématiquement consultés quand le commerce des contrefaçons constitue un manque à gagner important pour l'Etat dans le domaine de la fiscalité indirecte, comme par exemple dans les cas de falsifications de cigarettes, de produits de la vigne (chaptalisation, fausses origines ...), de produits pétroliers (ajouts d'huile végétale dans le gazole, décoloration du fioul, etc.).

Le recours à la Commission de conciliation et d'expertise douanière (CCED) en cas de contestation sur l'espèce tarifaire, l'origine et la valeur, a été supprimé par l'article 88 de la Loi du 29 décembre 2016. Si le déclarant estime avoir raison au moment du contrôle, il doit s'inscrire en faux contre le constat d'infraction. Il dispose d'un délai de trente jours pour se défendre contre la direction régionale concernée si cette autorité lui adresse un courrier recommandé lui indiquant qu'elle envisage de donner une suite contentieuse à l'infraction. Il dispose enfin d'un délai de trois ans pour saisir la Justice si l'administration des douanes lui adresse un avis de mise en recouvrement (AMR) des droits et taxes exigibles depuis les trois années antrérieurs au constrat d'infraction.

Le groupe des laboratoires douaniers européens, créé en 1999, le CLEN (anciennement le GCL, Groupe européen des Laboratoires des Douanes) est la structure qui coordonne à l'échelon européen les laboratoires des Douanes des Etats Membres et appelé le réseau européen des laboratoires rassemble les 80 laboratoires consultés par les administrations douanières des 23 Etats-membres de l'Union européenne. Le CLEN a programmé six actions de coordination : base de données des méthodes, validation des méthodes, qualité, documentation et stratégie, expertise scientifique, inventaire des produits. Le groupe de travail "Action 2 - Inter-comparisons and method validations" est animé par les laboratoires français (SCL). L'action 5 relative à l'expertise scientifique, créée en 2009, vise essentiellement à développer la compétence des laboratoires douaniers européens en matière d'identification des tabacs et des espèces animales et végétales par des moyens biologiques (analyse ADN notamment).

    

  

 

© Albert Castel - Avril 2010  

Page mise à jour en mai 2024