Au niveau international,
toutes les marchandises sont classées par sections,
chapitres, positions à 4 chiffres et sous-positions
à 6 chiffres dans la nomenclature de l'Organisation mondiale des douanes
appelée
Système harmonisé de codification
et désignation des marchandises, qui comporte
des notes explicatives et font l'objet d'avis de classement.
Dans
le cas de l'Union européenne, les marchandises
sont classées, à partir de ce
"Système harmonisé", dans la Nomenclature combinée
au
moyen
de positions
à 8 chiffres,
et dans le Tarif
intégré communautaire (TARIC) par des sous-positions à 10 chiffres.
Les marchandises importées et exportées doivent être déclarées avec l'indication
de la sous-position de la nomenclature dont elles relèvent. Ce classement
tarifaire, appelé aussi espèce tarifaire, détermine le
taux de droit de douane qui leur est applicable ainsi que la manière dont elles
seront traitées à des fins statistiques.
Le
système harmonisé (SH)
La
nomenclature du système harmonisé de
codification et désignation des marchandises
est répartie en sections,
chapitres,
positions et sous-positions. Elle comprend des dispositions
préliminaires, des notes complémentaires de section ou de chapitre et des notes
de sous-positions. Elle est complété par des notes explicative
et des avis de classement.
La nomenclature
du système harmonisé peut être consultée
sur le site internet de l'organisation mondiale des douanes (OMD):
La
nomenclature combinée (NC)
La nomenclature
combinée du tarif
douanier commun permet de désigner les biens et les marchandises de manière à
satisfaire à la fois aux exigences statistiques du commerce extérieur de
Communauté et du tarif douanier commun. Elle comprend également des dispositions
préliminaires, des notes complémentaires de section ou de chapitre et des notes
de sous-positions. Chaque sous-position de la NC est dotée d'un code à huit
chiffres, appelé Code
NC accompagné d'un libellé. Cette
nomenclature est complétée par
des Notes
explicatives.
Le
tarif intégré communautaire (TARIC)
Le TARIC, base de données multilingue des tarifs douaniers accessible en
ligne, contient toutes les mesures liées à la législation tarifaire, commerciale
et agricole de la Communauté. En intégrant et en codant ces mesures, le TARIC
assure leur application uniforme par l'ensemble des États membres et donne à
tous les opérateurs économiques une vision claire des mesures à prendre à
l'importation ou à l'exportation de marchandises. Le TARIC permet également de
collecter des statistiques concernant ces mesures au niveau communautaire.
Depuis
le 1er janvier 2011,
les déclarations sommaires d’entrée à l’importation prévues par l’Import Control
System (ICS) sont obligatoires en application du code des douanes
communautaire (modernisé) publié par le règlement n° 450/2008 du Parlement et du
Conseil du 23 avril 2008. Ces informations sont communiquées au point
d'entrée en Union européenne par voie informatique
au moyen d'un message appelé ENS. L'objectif est d'assurer
un contrôle de sûreté-sécurité
sur les importations.
Ces
dispositions suivent
la norme SAFE de l’organisation mondiale des douanes (OMD) qui recommande
une transmission des données par voie électronique,
un recours généralisé à l’analyse de
risque par les services douaniers, des contrôles de sûreté-sécurité
au pays d’exportation et la mise en place d’un partenariat avec
les opérateurs concernant le commerce légitime (statut
d’OEA) :
- la sûreté
concerne les armes, explosifs, biens à double usage, produits
biologiques, radiologiques, nucléaires, ou toutes matières
utilisables à des fins terroristes ou criminelles ;
- la sécurité
concerne les marchandises susceptibles de nuire à la santé
(humaine ou animale), au commerce (contrefaçons), ou à
l’environnement.
La norme SAFE prévoit
des dizaines de renseignements à fournir dans les déclarations
d’entrée et de sortie, dont deux permettront à la
douane d’identifier la marchandise, à savoir :
- le « code
spécifiant un type de marchandises à des fins douanières,
de transport, statistiques ou autres fins officielles (terme général)
» ;
- la « description en termes simples de la nature
d’une marchandise, suffisante pour l’identifier à des fins
douanières, de transport, ou statistiques ».
Les
modalités de mise en oeuvre du système ICS ont été
précisées par circulaire
du 10 novembre 2010 publiée au bulletin officiel des douanes n°
6878. Ce texte invite les opérateurs
à communiquer, soit le code à quatre chiffres de la
position du système harmonisé de codification et désignation
des marchandises (SH4), soit le code à chiffres de la sous-position
(SH6) qui précise mieux la nature de la marchandises.
La mention
du code SH à six chiffres (SH6) dans les messages
ICS et ECS est devenue obligatoire depuis la mise
en oeuvre du Code des douanes de l'Union en 2016.
Une description laconique ou peu explicite
d’une marchandise, ou encore une contradiction avec le classement
tarifaire indiqué dans la déclaration, fera craindre la présence d’une
marchandise « à haut risque » et suscitera un contrôle de la part des douanes
lors de la déclaration : contrôle documentaire, visite physique, prélèvement
d’échantillon (ou de documentation) en vue d’une expertise ; ce qui retardera de
plusieurs jours la délivrance du bon à enlever.
Le
contrôle
des marchandises
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Les bureaux
de douane ont le pouvoir d'effectuer des contrôles sur l'espèce, l'origine,
la valeur d'une marchandise dès l'instant qu'une déclaration
a été validée, conditionnant la délivrance
du bon à enlever (contrôles ex-ante), puis pendant
4 mois à partir de la date de déclaration (contrôles
ex-post de 1er niveau). Les directions régionales (services
régionaux d'enquête) et la direction nationale du renseignement
et des enquêtes douanières (DNRED) remontent
dans le temps jusqu'à trois ans (contrôles ex-post
de 2ème niveau). La fausse déclaration
est une infraction considérée comme une contravention
par l'article 412 du code des douanes
; elle constitue un délit douanier sanctionné par
l'article 414 du code des douanes dès lors qu'elle a pour
but ou pour effet d'éluder une mesure de prohibition.
L'espèce
tarifaire peut être déterminée par expertise
technique. En revanche, l'origine et la valeur
sont difficilement prouvées par l'analyse compte tenu de la complexité de
ces deux critères. Quant
aux contrefaçons, leur présence est constatée par des experts
sollicités par les agents des douanes et confirmée
par les propriétaires des droits ayant sollicité l'intervention
des douanes, lors contrôles à
l'importation, à l'exportation,
ou à la circulation.
L'administration
des douanes se fait assister sur le plan scientifique par
un service commun aux deux
ministères des finances, placé sous la double tutelle
de la direction générale des douanes et droits indirectes
et de la direction générale de la consommation et
de la répression des fraudes. Ce service à compétence
nationale, appelé service commun des laboratoires
(SCL), effectue des analyses physico-chimiques d'échantillons
de marchandises ; ainsi que des expertises sur dossiers en vue
de l'application des règlements européens, ou de l'application
du codes des douanes ou du code de la consommation à la demande
de ses deux directions générales de tutelle (DGDDI
et DGCCRF), ou de leurs services extérieurs.
En cas
de contestation sur l'espèce, l'origine ou la valeur d'une marchandise,
soit lors d'un contrôle, soit lors d'une visite
domicilaire,l'administration des douanes procède à
un prélèvement
d'échantillons destiné à
l'analyse par le service commun des laboratoires ou à l'examen par tout autre expert
de son choix.
Lorsqu'une marchandise, en raison de son poids, de ses dimensions, de sa valeur,
de sa nature ou de la trop faible quantité de produit, ne peut, sans
inconvénient, faire l'objet d'un prélèvement de quatre échantillons, quatre
exemplaires de plans, de dessins, de photographies ou de tous autres documents
permettant d'identifier la marchandise contrôlée. L'administration
des douanes peut en outre faire valoir son droit
de communication de tous documents se rapportant aux opérations
réalisées en périodes non prescrites en vue
d'expertises des marchandises concernées.
En pratique, les
laboratoires du SCL sont saisis à l'initiative
des agents des douanes dans le cadre de leurs attributions
par l'envoi d'échantillons ou de documents constituant des
"demandes d'analyse", principalement pour une vérification
de l'espèce
tarifaire d'une marchandise, ou pour l'identification de stupéfiants
et autres produits illicites. Ils sont très peu invités à se prononcer
dans des affaires de contrefaçon car l'expertise des objets litigieux appartient
en priorité au détenteur de la marque, du modèle
ou du brevet. En revanche, ils sont systématiquement consultés quand le
commerce des contrefaçons
constitue un manque à gagner important pour l'Etat dans le
domaine de la fiscalité indirecte, comme
par exemple dans les cas de falsifications
de cigarettes, de produits de la vigne (chaptalisation, fausses
origines ...), de produits pétroliers (ajouts d'huile végétale
dans le gazole, décoloration du fioul, etc.).
Le
recours à la Commission de conciliation et d'expertise
douanière (CCED) en cas de contestation sur l'espèce
tarifaire, l'origine et la valeur, a été
supprimé par l'article 88 de la Loi du 29 décembre
2016. Si le déclarant estime avoir raison au
moment du contrôle, il doit s'inscrire en faux
contre le constat d'infraction. Il dispose d'un délai
de trente jours pour se défendre contre la direction
régionale concernée si cette autorité
lui adresse un courrier recommandé lui indiquant
qu'elle envisage de donner une suite contentieuse à
l'infraction. Il dispose enfin d'un délai de
trois ans pour saisir la Justice si l'administration
des douanes lui adresse un avis de mise en recouvrement
(AMR) des droits et taxes exigibles depuis les trois
années antrérieurs au constrat d'infraction.
Le groupe
des laboratoires douaniers européens, créé
en 1999, le CLEN (anciennement le GCL, Groupe européen des Laboratoires des Douanes) est la structure qui coordonne à l'échelon européen
les laboratoires des Douanes des Etats Membres et
appelé le réseau européen des laboratoires rassemble les 80 laboratoires consultés par
les administrations douanières des 23 Etats-membres de l'Union
européenne. Le CLEN a programmé six actions de coordination :
base
de données des méthodes, validation des méthodes, qualité, documentation
et stratégie, expertise scientifique, inventaire des produits. Le groupe de travail "Action 2 - Inter-comparisons and method validations"
est animé par les laboratoires français (SCL).
L'action 5 relative à l'expertise scientifique, créée
en 2009, vise essentiellement à développer la compétence
des laboratoires douaniers européens en matière d'identification
des tabacs et des espèces animales et végétales
par des moyens biologiques (analyse ADN notamment).
©
Albert Castel - Avril 2010
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mise à jour en mai 2024
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